Carrière professionnelle:
Accomplissement de soi ou prison dorée?
La belle carrière professionnelle, le succès, le bonheur, l’épanouissement, la sérénité sont nos quêtes perpétuelles.
La définition de ces notions évolue avec le temps, rappelez-vous quels étaient vos rêves pendant vos études, quels étaient vos projections de la vie idéale, comment vous imaginiez-vous ?…
Entre l’adolescence et la période jeune adulte, nous faisons des choix très importants alors que nous ne nous connaissons pas ! Nous nous lançons dans la vie avec cet objectif d’entamer une pente professionnelle qui ne peut qu’être ascendante (voire vertigineuse) pour être réussie.
Un début de carrière prometteur, les biens matériels s’accumulent: quand « Faire et Avoir » se substituent à « Etre ».
Année après année, entretien individuel après entretien individuel, vous gravissez les échelons, le salaire grimpe, les noms de postes deviennent pompeux. Vos réussites professionelles commencent à vous définir car le feed-back est rarement fait dans les règles de l’art (lorsqu’il est fait!).
Le salaire s’accompagne souvent d’un beau crédit immobilier au taquet de la capacité d’emprunt.
Si en plus, vous aimez les voitures, alors celle-ci suit aussi dans sa belle finition avec son p’tit crédit : bin oui parce que le banquier il vous aime bien avec votre CDI, ce salaire qui augmente et vos supers fringues !
Vous voyagez tous les ans, et vous allez même au ski tous les ans ou tous les deux ans, indispensable c’est ce qui vous fait tenir!
Tout cela finit par vous définir.
Si bien que si je vous demande: Qui es-tu? je risque fort d’avoir en réponse ce que vous faites ou ce que vous avez pour certains.
Ha cette carrière… c’est celle dont vous rêviez… MAIS… quelque chose cloche… vous ne savez pas quoi..
Mais qu’importe ! Pas le temps de réfléchir, vous avez cette soirée avec les copains, ils ont tous un beau statut, un super titre dans une super boîte, et des choses supers choses extraordinaires à raconter au sujet du boulot, des dernières vacances ou du dernier gadget qui s’achète à la mode !
Votre cerveau l’a bien compris il faut éviter de trop se questionner, car pour lui cela revient à éviter de risquer de perdre tout ce rêve qui devient enfin réalité et pour lequel vous avez travaillé si dur. (la phrase est longue je vous l’accorde!)
Il faut éviter de faire des vagues avec des pensées jugées irrationnelles et imprudentes par votre cerveau. Ce dernier érige donc un sens interdit à tout ce qui pourrait venir contrarier le rêve doré. Car lui, il a une mission que vous lui avez donné plus jeune (si, si…): que vous soyez heureux(se) avec la définition que vous en aviez au moment de vos premiers choix de carrière.
Cette définition passée du bonheur ne va pas toujours dans le sens de vos émotions actuelles, ni dans celui de ce qu’il se passe dans vos tripes là maintenant!
Cette carrière professionnelle ne vous laisse pas le temps de réfléchir alors cessons ces bavardages!
Une augmentation de plus ! Passé le cap des 60K€-65K€ généralement c’est le tournant ! Vous arrivez enfin dans ce qui devait être votre accomplissement personnel !OUUUFF !!! Mais…… non, la victoire est sans saveur… et lorsque vous voudriez faire le point pour comprendre, votre cerveau vous « protège » il exécute sa mission.
En effet, rappelez-vous, il a reçu pour commande de faire de vous une personne riche, vous lui avez rarement ordonné de vous rendre heureux intérieurement donc bon exit les questions, pas le temps… circulez il n’y a rien à voir. Sa priorité est celle que vous lui aviez donné : maison, famille, voiture, mondanités sociales, voyages, restau et shopping…
Quête de Sens: De façon inéxorable, l’inconfort grandit, les questions et doutent surgissent=> quel est le sens de tout cela?
L’inconfort est trop grand ? Oui,… mais c’est trop risqué de le verbaliser et changer. Changer? oui, mais bon si c’est pour refaire la même chose, à quoi bon ? Et puis pas question de perdre en revenu et pas le temps d’y penser. Partir? Pour faire quoi et où? Me réorienter? Trop de risque, Envoyer des CV… Bizarrement ça ne prend pas… Les barreaux descendent vous avez créé une belle prison dorée.
Car à partir de ce moment, vous n’êtes plus maître de vos choix mais subissez des contraintes imposées.
Imposée par votre crédit immobilier, votre crédit automobile, les mondanités à venir, votre environnement social et familiale…aie.. ça fait beaucoup…
Passé le cap des 60K€ (prenez le chiffre qui vous parle, le chiffre officiel de mémoire est 75K€) vous commencez à atteindre des sphères de l’entreprise où pour certains d’entre vous, vos valeurs personnelles sont mises à rudes épreuves. Mais, votre prison dorée vous oblige à avancer et donner le change car en parallèle vous avez enfin le respect et l’estime de vos parents , de vos pairs et de votre entourage.
Vous vous éteignez peu à peu: la spirale,de la dépersonnalisation s’enclenche, le masque social s’épaissit, vous ne ressentez plus grand chose d’autre qu’un vide alors autant ne pas ressentir.
Pour combler ce vide intérieur vous voilà au shopping avec votre nouvelle paire de Louboutin dans un sac ou votre nouvelle montre hors de prix ! C’est reparti pour un tour !!! Mais passé l’euphorie somme toute assez éphémère de l’achat, la réalité intérieure vous rattrape. Vous ne comprenez pas, car sur le papier vous cochez toutes les cases du « bonheur » que vous aviez plus jeunes. Les mondanités entre amis s’enchainent et là il faut porter son masque et toujours donner le change.
Le masque de « salut, ça va ? tu vas bien ? (Oui ca fait deux fois la même question mais comme on se moque de la réponse tout est ok ) et jouer la partition habituelle : « vacances, boulot, statut, tout va bien, je kiffe ma vie, mon chef est nul, ma collègue me saoule, je travaille trop, je suis pas assez payé ». Vous rentrez épuisés KO, parce que finalement vous n’avez pas été payé pour jouer cette pièce de théâtre !
A partir d’un certain niveau de revenus en plus d’avoir vos valeurs ébranlées, vous voilà isolés, trop de boulot, trop de responsabilités, pas le temps de voir les collègues, des secrets « corporate » à garder qui font qu’au final c’est plus simple de rester dans son bureau.
A la maison ? Isolé aussi dans vos ruminations, comment dire à ma moitié que ça ne va pas ? Après tout elle est dorée, ma prison, euh ma vie et si c’est doré c’est forcément confortable #jeserreslesdents.
Passé un certain niveau de revenu, tout ce que vous avez de plus niveau argent ne vous sert qu’à vous donner cette illusion de bonheur.
Et, il en faut des sous pour faire oublier la réalité. Grâce à toutes ces expériences accumulées et le temps passé à construire cette jolie prison bien dorée, bien meublée, vous vous êtes construit votre identité autour de l’entreprise et de votre valeur marchande sur le marché du travail.
Comment remettre en question son travail si celui-ci définit qui vous êtes ?
Et puis pas le temps, une prison dorée génère des frais fixes élevés, pas le temps de réfléchir, il faut travailler et surtout pas prendre le risque de perdre ce travail !
La prison dorée vous donne cette sensation que ce qui est risqué c’est de la perdre or, c’est elle-même qui est la source de votre inconfort latent.
Elle vous fait oublier que le risque c’est de vous éteindre et de passer à côté de vous-même.
Vous avez ressenti quelque chose à la lecture de ce billet? Oui? demandez-vous ce que c’était et quel message cette sensation portait.
Si vous avez envie de prendre le temps pour faire le point, penser à votre prochain chapitre et passer à l’action alors contactez-moi pour une première séance offerte.
Découvrez également les différentes façons de vous faire accompagner: Il y a une solution pour tous les budgets.
Oserez-vous sortir la tête et regarder la lumière qui se cache en vous?
Patricia
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